Qualif. Euro 2012 - C'est leur histoire
On craignait un mauvais remake de l'automne 1993 avec un chapitre final au goût de France - Bulgarie. Finalement, les Bleus de Laurent Blanc ont pris leur destin en mains. Victorieuse de l'Albanie (3-0), l'équipe de France fonce vers la Bosnie en ayant fait le plein de confiance. Et sans peur.
C'est donc une "finale avec filet" que l'équipe de France s'apprête à disputer mardi au Stade de France. Pas la peine de s'en faire une montagne. De pression, il sera question. Mais celle-ci sera positive et non négative, au grand bonheur de Laurent Blanc qui avait bien appuyé sur la différence entre les deux notions au moment de dévoiler sa liste. Face aux Bosniens, les Bleus ne vont pas jouer pour éviter l'élimination. Mais pour aller chercher la qualification. Une nuance sémantique qui change tout. Peu concernés par la mésaventure de leurs aînés de 1993 la semaine dernière, les joueurs de Laurent Blanc le sont encore moins depuis vendredi soir. Les questions liées au passé, c'est terminé. Les Bleus écrivent leur propre histoire. Laurent Blanc ne va pas s'en plaindre, lui qui avait volontairement zappé le sujet : "Vu la cascade de pépins physiques à laquelle on a dû faire face, on avait autre chose à faire, se justifiait-il jeudi. Et puis, à part moi, certains membres du staff et vous, les joueurs n'ont pas en mémoire ce qui s'est passé. C'est une autre génération. Ce n'est pas plus mal."
"A dix derrière, on entendrait des choses pas très jolies..."
Confiants à l'orée du sprint final, les Bleus ne sont pas insouciants pour autant. "On ne se met pas plus de pression que ça", précise Loïc Rémy. De son côté, Adil Rami symbolise parfaitement l'état d'esprit des Bleus avant une lutte finale qui a perdu de sa dramaturgie après la prestation de vendredi. Mais pas de son importance. "On a passé quatorze mois ensemble et, oui, je suis pressé de jouer pour bonifier toute cette saison. On se connaît de plus en plus, on se sent de plus en plus à l'aise au Stade de France. C'est juste une chance de pouvoir se dire qu'un nul suffit", affirme le défenseur central de Valence. Maillot de foot France euro2012.
Un nul suffit, oui. Mais ce n'est pas ce que Laurent Blanc espère de ses hommes mardi. L'idée est de gagner face aux Bosniens, pas de les accrocher. Si le fond prime, le sélectionneur ne serait pas gêné que ses joueurs y mettent la forme, dans la lignée de l'Albanie : "Il n'y a pas d'autre stratégie que chercher à gagner. Peut-être en cours de match, ou en fin de match éventuellement mais je pense qu'on n'est pas capable de jouer le nul et ça ne rentre pas dans ma philosophie", a-t-il répété samedi matin à Clairefontaine. Avant d'ajouter : "Tu te vois dire 'je vais jouer à dix derrière avec un gars rapide devant pour jouer le contre' face à 80 000 personnes ? On entendrait des choses pas très jolies... et on ferait le contraire de ce que l'on souhaite faire depuis le début. Pour le dernier match, ce n'est pas la meilleure solution." Cela dit, tant qu'on ne réveille pas de fantôme...
* A deux matches de la fin des éliminatoires de la Coupe du monde 1994, les Français avaient besoin d'une victoire face à Israël ou d'un nul face à la Bulgarie pour se qualifier. Les Bleus s'étaient inclinés face aux deux sélections (2-3 et 1-2).